dimanche 7 octobre 2012

Journal du 7 octobre 1907

- Oui, en effet, dit Capus: Antoine m'a demandé une conférence pour le 31 octobre. Je lui ai répondu que je la ferai si je passe à l'Odéon ce jour-là, mais que je n'y viendrai certainement pas exprès. 
Il a plus que de l'esprit: il n'a plus de cœur.
Il a perdu la délicieuse défiance de la jeunesse.
- Penses-tu à l'Académie? lui dis-je.
- Je n'ai rien à faire: c'est le travail des autres. Claretie, Hervieu, Lemaitre, me disent que ça va bien. La première place d'auteur dramatique sera pour moi.
Il faut être de l'académie parce que cela met à l'abri des coups. Toi aussi, tu en seras, dans deux ou trois ans, quand ceux de la génération qui précède seront installés.
Ta place tout à coup sera prête. Tes Frères farouches, oui, un bon titre. Le mot est de La Bruyère. Oh! c'est très bien. C'est mieux que tout ce que tu as fait. C'est...c'est plus profond.
Je sens qu'il n'en a pas lu une ligne.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

En publiant un commentaire sur JulesRenard.fr, vous vous engagez à rester courtois. Tout le monde peut commenter (Les commentaires sont publiés après modération).