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samedi 12 mai 2012

Jules Renard vu par Maurice Le Blond

Il y avait deux hommes en Jules Renard. Il y avait le Jules Renard parisien, et le Jules Renard des champs.
Le Jules Renard "parisien" est le plus célèbre. c'est celui dont Henri Bataille nous a laissé un portrait si vivant d'expression et de caractère. C'était le monsieur peu causeur, promenant son sourire pincé, les soirs de première ou de répétitions générales, "écoutant par l’œil", 'un œil a écrit Georges d'Esparbès, dilaté comme certains yeux de reptile".
C'était encore l'auteur dramatique applaudi, fêté dès ses débuts, le joaillier minutieux de l'humour, le styliste impeccable, à qui, tout jeune, l'Académie Goncourt avait ouvert ses portes.
Le Jules Renard des champs est moins connu, encore qu'il fut, peut-être, plus singulier et plus pittoresque. Cette silhouette de poète villageois, de bucolique nivernais, semble, cependant, intéressante à évoquer, au moment où nous nous apprêtons à inaugurer, sur la petite place du village de Chitry, le monument de l'écrivain.

samedi 25 février 2012

Chitry-les-Mines

Les autos le traversent à toute vitesse: il n'y a rien pour les touristes à y voir, ni vieille église ni ruines. A  l'est, ce sont les montagnes du Morvan. A l'ouest, les collines du Nivernais. Rien n'y est heurté, accidenté, extraordinaire. Il faut longtemps regarder ces paysages moyens pour les trouver beaux. De petits bois où il n'y a pas de danger que l'on se perde, une plaine toujours en toilette avec son ruban de route départementale, des maisons groupées autour d'une église quelconque. Près de l'église qu'entoure une petite place, il y a la mairie, une épicerie où l'on vend le Petit Parisien et son supplément. Des ruelles en pente, bordées de vieilles maisons, dont quelques unes ont encore des toits de chaume, dévalent vers l'Yonne. Des jardins sont presque à fleur d'eau. Des layeuses s'abritent sous l'arche d'un pont qui aide à traverser la rivière.
Henri Bachelin, cité par Maurice Le Blond, L'Echo de Clamecy, 5 octobre 1913.