mercredi 30 avril 2014

Journal du 30 avril 1902

Dieudonné, son cinquantenaire à Sarah-Bernhardt. Oh! ce menuet dansé par Sarah, Réjane, Coquelin de plus en plus pareil à L'Homme qui rit! Ces grâces de grand-mères! Ces sourires de vieux créneaux! Et on les rappelle! Et le public-roi s'écrie: "Ici, mes bouffons!" Et les pauvres femmes semblent dire: "Nous te montrons notre derrière, mais, si tu veux taper dessus, ne te gêne pas!"
Seule, Bartet reste dans un coin et comprend que, la modestie, c'est encore de l'art.

mardi 29 avril 2014

Journal du 29 avril 1890

Faire une idylle avec l'amour de deux métaux. D'abord, on les vit inertes et froids entre les doigts du professeur entremetteur , puis, sous l'action du feu, se mêler, s’imprégner l'un de l'autre et s'identifier en une fusion absolue, telle que n'en réaliseront jamais les plus farouches amours. L'un d'eux cédait déjà, se liquéfiait par le bout, se résolvait en gouttes blanchâtres et trépidantes.

Le Plaisir de rompre

21 décembre 1900. Théâtre de la Renaissance.
Les Escholiers.- Avec une pièce en trois actes, de Lucien Gleize, un peu naïve et maladroite, mais pleine de bonnes intentions, on a donné Plaisir de rompre de Jules Renard. L'effet a été énorme et l'interprétation de Jeanne Granier et de Henry Mayer est trouvée incomparable.
(André Antoine, Le Théâtre, T. I, Les Éditions de France, p. 404.)

lundi 28 avril 2014

Journal du 28 avril 1890

J'ai l'air de vivre au jour le jour, "en décousu", et pourtant je suis une ligne de conduite très droite et très précise: donner tout le bonheur matériel possible à ma femme et à mon enfant, me contenter pour ma part du moins possible, et arriver à ceci: que mon nom sonne un peu comme un grelot de cuivre.

Actualité culturelle

Coup de théâtre à Fontainebleau
Après 150 ans de fermeture, la salle impériale construite par Napoléon III sera accessible aux visiteurs dès le 3 mai. Restaurée avec des gestes à l'ancienne, elle est encore fragile, mais authentique.
Avec ses drôles de sièges jaunes capitonnés, ses murs tendus de soie et sa moquette à motif de roses, le petit théâtre impérial de Fontainebleau donne une idée de ce qui fut le goût impérial. Le 3 mai, dix-huit mois de travaux après et près de 150 ans de fermeture, il sera ouvert à la visite.
On s'ennuyait ferme autrefois dans les cours impériales, n'étaient-ce les chasses, les jeux et les spectacles destinés à rompre le quotidien.  Napoléon III fit donc construire cette salle dans le château, en 1857, pour plaire à Eugénie et recevoir la bonne société. L'architecte maison, Hector Lefuel, créa une salle à la fois luxuriante dans ses décors (avec un balcon en fleurs peintes, un plafond allégorique  et des dorures) et  épurées dans ces lignes. 45 mètres sur 15, 400 places, dont une centaine debout.
(Claire Bommelaer, Le Figaro, vendredi 25 avril 2014, p. 27.)

dimanche 27 avril 2014

Journal du 27 avril 1895

Visite de Barbusse. Grand, grand, figure rasée. Il compte sur des artistes de Silvestre, de Coppée, de Gaston Deschamps. Ça fait vendre! 
Il me fait l'honneur de dire qu'il préfère la prose aux vers.

vendredi 25 avril 2014

Journal du 25 avril 1902

Printemps. Il semble qu'à déjeuner on va manger d'abord quelques brins de lilas, et qu'on finira par une coupe de fleurs de pommiers.

Jean Cocteau à propos de Marcel Proust

Extrait de l'anthologie du XXème siècle par la radio, "Entretiens avec Jean Cocteau", 30 janvier 1951 (INA, France Culture).

jeudi 24 avril 2014

Journal du 24 avril 1899

La fausse modestie, c'est déjà très bien.

La théorie du genre au temps de Jules Renard

Rainer Maria Rilke (1875-1926) a visité l'école de Samskola au cours de l'été 1904, lors d'un voyage à travers la Scandinavie. Le texte issu de cette expérience fut écrit sur-le-champ, puis publié l'année suivante dans une revue berlinoise.
Le bref essai de Rilke, Samskola, noue et dénoue les enjeux de cette condition difficile, pour mieux les renouer autrement. Il décrit avec des yeux fascinés une jeune école expérimentale, et mixte, qui a ouvert ses portes quatre ans plus tôt en suède, près de Göteborg. Là, pas de hiérarchie ni d'apprentissage imposé: l'enseignement  est placé sous le signe de la joie et de la liberté. Il vise à l’épanouissement individuel de chaque enfant, au développement attentif de ses goûts et de ses capacités. C'est un lieu protégé des pressions dominatrices de la société, mais ouvert à la vie du dehors et à ses infinies richesses, qui se livrent peu à peu aux enfants, comme sous l'effet d'un filtre. Tous les cloisonnements artificiels tombent d'eux-mêmes. L'école de Samskola ne forme pas en vue d'un avenir imprécis, mais pour mieux vivre le présent.
- Samskola, dans Poupées, trad. de Pierre Deshusses, Rivages-Poche, 96 p., octobre 2013, 5,10 €.) -
(Gauthier Ambrus, Le Temps (Genève), samedi 1er mars 2014, p. 40.)

mercredi 23 avril 2014

Journal du 23 avril 1892

Chaque homme dans une discussion est nombreux comme les grains de sable de la mer.

Le Plaisir de rompre

16 mars 1897.
Le Cercle des Escholiers, sous la présidence de Robert de Flers, donne aux Bouffes-Parisiens, Charité, pièce en trois actes de Lucien Gleize, et Plaisir de rompre  de Jules Renard qui va aux nues avec l'interprétation de Jeanne Granier et d' Henry Mayer.
(André Antoine, Le Théâtre, T. I  Les Éditions de France, p. 359.)

mardi 22 avril 2014

Journal du 22 avril 1899

Les romantiques, des gens qui n'ont jamais vu l’envers de rien.

Jules Renard inconnu


Henri POINCARÉ (1854-1912) mathématicien.
L.A.S., [à Alfred Massé] ; 1 page et demie in-8.

Il ne désire pas faire partie du comité Jules Renard : « Je fais déjà partie d’un grand nombre de comités analogues et je ne saurais accepter d’entrer dans un nouveau conseil de patronage que si mes études, ou quelque autre raison spéciale, me rapprochaient de l’homme dont il s’agirait d’honorer la mémoire. Or je suis obligé de vous l’avouer à ma grande honte, j’ignore absolument ce que c’est que Jules Renard ». Peut-être un titre d’ouvrage lui raviverait la mémoire, mais l’oubli du nom de cet auteur montre qu’il n’est pas qualifié pour l’honneur qu’on lui propose...
ALDE SVV-lot 359 - vente du lundi 28 avril à Paris Drouot - Estimation: 300/400 €.

lundi 21 avril 2014

Journal du 21 avril 1890

Quand on commet une indiscrétion, l'on se  croit quitte en recommandant à la personne d'être... plus discrète qu'on l'a été soi-même.

Poil de Carotte pour les bibliophiles

Renard Jules - Poil de Carotte - Flammarion, Paris 1894 - 12 x 19 cm - relié.
Édition originale sur papier courant. Reliure à la bradel en demi percaline amande, dos lissé légèrement  passé orné d'un fleuron typographique doré, double filet doré en queue, pièce en titre de chagrin rouge, plats de papier marbré, couvertures conservées comportant de légères déchirures marginales sans gravité, reliure de l'époque.
Précieux envoi autographe signé de l'auteur à Jean Ajalbert.
Provenance de la bibliothèque de Jean Ajalbert avec son ex-libris japonisant dans le style des Nabis gravé sur bois à tout petit nombre, signé d'un monogramme, probablement celui de Félicien Rops.
2800 €.
Librairie le Feu Follet - 31 rue Henri Barbusse - 75005 Paris.

dimanche 20 avril 2014

Journal du 20 avril 1901

Huret avoue qu'il ne comprend rien à Rabelais. Pour se rattraper, il dit que Montaigne est le plus grand écrivain de tous les siècles.

samedi 19 avril 2014

Journal du 19 avril 1909

Sa cheminée fume, et elle laisse sa porte ouverte même en hiver.
Deux pauvres tisons, comme une pipe de vieux s'allume à la pipe du voisin.
- je me  mets dans le feu, dit-elle. Pour me réchauffer, je mets sur mon lit tout ce que j'ai dans la maison.
Une vieille toute blanche, qui ne se nourrit que de pain trempé dans du lait.

vendredi 18 avril 2014

Journal du 18 avril 1893

- Comment trouvez-vous Peints par eux-mêmes?
- J'aime mieux les Liaisons dangereuses, dit Schwob.
- Mais vous avez écrit une belle lettre à Paul Hervieu.
- Oui.
- Alors, dis-je, ce que vous avez écrit, et rien...
- Çà dépend.
-Oui! On ne sait jamais.

jeudi 17 avril 2014

Journal du 17 avril 1890

Les deux Dumas ont renversé la théorie de l'économie. C'est le père qui fut le prodigue, et le fils qui fut l'avare.

Actualité littéraire

En 1905, le critique d'art Félix Fénéon rejoint la direction du quotidien Le Matin et y crée la rubrique "Nouvelles en trois lignes" inspirées de la gamme infinie des faits divers, du plus cocasse au plus sordide. Avec humour ou cynisme, il a arrangé ou réécrit des dépêches de dernière minute donnant naissance à de véritables incipits ou arguments de roman, proches de l'esprit de Jarry ou d'Alphonse Allais.
Illustration de cette "marée quotidienne": "Mme Olympe Fraisse conte que dans le bois de Bordezac (Gard) un faune fit subir de merveilleux outrages à ses 66 ans"; "C'est au cochonnet que l'apoplexie a terrassé M. André, 65 an, de Levallois. Sa boule roulait encore qu'il n'était plus"; et pour finir: "Les nuits du Bas-Meudon. Une errante entraînait Loret vers un antre nuptial; quand quatre brutaux en espadrilles le dévalisèrent." Une réédition particulièrement bien venue!
Félix Fénéon, Nouvelles en trois lignes, Éditions Macula, 208 P. 18 €
 (Signé: T.C. Le Figaro littéraire, jeudi 10 avril 2014, p. 7.)

mercredi 16 avril 2014

Journal du 16 avril 1906

Elle se voûte. Debout, je ne vois plus ses yeux terribles. Quelquefois, pourtant,  un éclair pâle monte jusqu'à moi, mais ça ne tonne plus comme autrefois.

Actualité littéraire

Nouvelles de Maupassant.
L'intégrale des 300 nouvelles et contes de Guy de Maupassant va être réunie dans un volume "Quarto" préfacé par Martine Reid. On y retrouvera un quart de siècle de création du "taureau à face humaine, couvert d'écriture", comme l'appelait Paul Morand. L'occasion de redécouvrir La Horla, l'ambition crapuleuse de Georges Duroy (Bel-Ami) ou encore la prostituée Elisabeth Rousset (Boule de suif). À paraître le 4 juin.
(Le Figaro littéraire, jeudi 10 avril 2014, p. 4.)

mardi 15 avril 2014

Journal du 15 avril 1902

Rêves rapides comme un pigeon qui passe devant une fenêtre.

La circulation à Paris au temps de Jules Renard

Paris est la ville du monde où la circulation se fait le plus mal, et où elle coûte le plus cher. c'est un scandale, et qui s'aggrave de jour en jour. Ce problème des transports urbains a été parfaitement résolu dans les grandes villes de province et dans les grandes capitales de l'Europe. Ici, c'est le contraire. On entrave la circulation, comme à plaisir, et de toutes les manières. On a beau multiplier, stupidement, les lignes de tramway et les métropolitains, il y a des jours où il est impossible aux Parisiens de se faire transporter, dans Paris, d'un point à un autre. On passe une partie de sa journée à chercher une voiture qui ne vous prend jamais, à attendre, sous le soleil ou sous la pluie, des heures et des heures, aux stations des omnibus et des tramways, à faire la queue devant les métropolitains.
(Octave Mirbeau, Le Figaro, 24 juin 1903.)

lundi 14 avril 2014

Journal du 14 avril 1903

Le naturel d'Antoine quand, au milieu d'une répétition, la concierge lui apporte à signer un reçu de lettre chargée.
- Quand on répète votre pièce après avoir joué les autres, me dit Cheirel, ça fait du bien. La nuit, je pense aux répétitions. Je vous dit ça, à vous, l'auteur. Plus ça va, et plus je l'aime, votre pièce. Si je ne la jouais pas, j'aurais un grand chagrin. 
Antoine, qui lit son rôle, dit:
- Ne vous inquiétez pas! Je fais un travail de mémoire.
Il dit de Sainte-Hélène:
- C'était prévu! Çà  n'a marché ni bien ni mal.
- Qu'est-ce que dit le public?
- Il trouve ça emmerdant, et ça l'est. C'était. C'était prévu!
Il demande au machiniste qui place les chaises pour figurer le décor s'il se fout de lui, et il appelle le souffleur "monsieur".
Signoret a justement remarqué que Capus termine ses tirades par le mot "Voilà" d'un air de dire au public: " Arrange-toi avec ça!"

dimanche 13 avril 2014

Journal du 13 avril 1895

Dans cette affaire Oscar Wilde, quelque chose de plus comique que l'indignation de toute l'Angleterre, c'est la pudibonderie de quelques français que nous connaissons bien.

vendredi 11 avril 2014

Journal du 11 avril 1902

Desprès tout émue de quitter le Théâtre Antoine, les yeux vite mouillés.
- Pourquoi n'êtes-vous pas venu? dit-elle. hier soir, le public a été gentil! D'abord, dès mon entrée, un murmure, puis des applaudissements, puis de gros rappels. Et Antoine a été gentil! ... Je ne l'avais jamais vu comme ça... Il me frôlait, de l'épaule. Il avait envie de pleurer.  Moi, je pleurais, mais, moi n'est-ce pas?  une femme... Il me disait: "Ça me fait quelque chose. Je suis triste." Il m'a emmenée souper avec deux ou trois amis, mais il aurait voulu être seul avec moi, et il me disait des choses gentilles, des vraies choses gentilles comme il faut qu'elles soient. Oh! Oh! Je suis rentrée à trois heures et ne me suis endormie qu'à six, pour garder le souvenir de cette dernière soirée. Demain, je n'y penserais plus. Quand nous nous sommes quittés il m'a dit: "Je ne jouerai plus jamais ce rôle sans vous. Signoret et Becker le joueront plus tard. Il faut laisser la pièce se reposer, mais plus jamais moi sans vous!"

jeudi 10 avril 2014

Journal du 10 avril 1889

L'horreur des bourgeois est bourgeoise.

La littérature russe au temps de Jules Renard

Voici une pépite de taille - plus de 1800 pages! - et qui n’est pas isolée. Actes sud republie, dans sa collections  Thesaurus vouée aux fleuves de mots, toute l’œuvre littéraire de Dostoïevski, en voici le second volume. Un premier est paru en septembre dernier, deux autres suivront. on peut relire dans celui-ci Les Frères Karamazov et découvrir des romans moins connus comme L'Adolescent ou Le Triton. Mais avant tout, ces rééditions témoignent d'une aventure de traduction, qui fit grand bruit dans les années 1990, lorsque André Markowicz se lança dans une entreprise titanesque: retraduire tout Dostoïevski en bousculant ses prédécesseurs qui avaient, disait-il, trop lissé et francisé l'écrivain russe. Sous le vernis,  André Markowicz mettait à nu le diamant brut des émotions, de la phrase russe, au risque de choquer. "J'essaie que chaque phrase ait de la chair", disait-il quand paraissait Les Possédés, rebaptisé par lui Les Démons. À redécouvrir.
- Dostoïevski, "Œuvres romanesques 1875-1880", trad. d' André Markowicz, Actes sud, 1865 p. -
(Éléonore Sulser, Le Temps (Genève), samedi 1er mars 2014, p.34)

mercredi 9 avril 2014

Journal du 9 avril 1890

Revu la famille Fort, madame exceptée. Georges me montrera, pour savoir ce que j'en pense, une lettre d'invitation à venir prendre une tasse de thé, une lettre en vers avec une cigale - la dame s'appelle Cigale - dans un coin à gauche. Paul fait du théâtre, mais là, très sérieusement. Il a une pièce en lecture au théâtre Montparnasse, une pièce tirée de Paul de Kock. Henry de Kock la trouve très bien et l'a invité à déjeuner. Il a déjà été refusé au Conservatoire, mais aussi il avait préparé son examen douze jours auparavant. (Pourquoi pas douze jours après?) Il est de l'école de Dupont-Vernon, meilleur professeur qu'acteur. Un homme très bien, ce Dupont-Vernon, décoré des palmes violettes, professeur dans un collège, un homme du monde, enfin. Quant à lui, Georges, il suit "la ligne tracée" par son père, et gagne 1.100 francs par an. La petite fille était en crème avec des gants rouges sang de bœuf.

mardi 8 avril 2014

lundi 7 avril 2014

Journal du 7 avril 1895

Le putois sur la maison des Perreau. Tableau de nuit. Je n'ai plus le temps de regarder tout cela, d'avoir ces impressions troublantes et qui longtemps se répercutent en moi, et me faisaient rentrer ma tête sous les draps.

Paris au temps de Jules Renard

Les jeunes américains découvrent une ville où l "on danse partout". Paris était le rêve de leur vie, leur terre promise. Pour l'atteindre, ces jeunes gens talentueux et ambitieux faisaient une longue traversée. Leur but était de renforcer leur savoir, d'exceller dans leur travail. Ils étaient américains. Cela se passe au XIXème siècle. La France était leur modèle.  A cette époque, il n'y avait pas d'école des beaux-arts en Amérique, pas de classes de dessin, peu d'expositions de peinture. Paris, réputée pour avoir le meilleur enseignement au monde, attire aussi les futurs médecin...
Le voyage à Paris, de David McCullough, traduit de l'américain par Pierre-Emmanuel Dauzat, Librairie Vuibert, 572 p.
(Jean-Marie Bastière, Le Figaro littéraire, jeudi 3 avril, p. 6)

dimanche 6 avril 2014

samedi 5 avril 2014

Journal du 5 avril 1894

Quelques-uns, Marcel Schwob, par exemple, aiment les écrivains étrangers quels qu'ils soient, par goût du dépaysement. Moi, je me défie d'eux, par goût de mon intérieur. Pour que je leur trouve quelque talent, il faut qu'il en aient le double. J'ai lu du Mark Twain, hier, pour la première fois. Cela me paraît fort inférieur à ce qu'écrit notre Allais; et puis, c'est trop long. Je ne supporte que l'indication d'une plaisanterie. Ne nous rasez pas! Et puis, il y a la traduction, ce crime des gens malhonnêtes qui, ne connaissant ni l'une ni l'autre langue, entreprennent avec audace de remplacer l'une par l'autre.

vendredi 4 avril 2014

Journal du 4 avril 1906

Artistes indépendants. C'est l'endroit du monde où je m'ennuie le plus. Après le pointillisme, le pierre-de-taillisme, et quelques jeune maîtres se donnent un mal énorme pour nous faire vomir. C'est assommant comme tous les volumes de vers et de prose publiés à compte d'auteur; on n'est pas reçu, à ce salon; y entre qui veut.
Une tête d'enfant, clairement dessinée et peinte, de Paterne Berrichon, a l'air, au milieu de tout cela, d'un chef-d’œuvre.

mercredi 2 avril 2014

Journal du 2 avril 1894

Fausse nouvelle de Tristan Bernard: "Les bureaux du Journal sont transformés en vastes entrepôts de vins. On a congédié tout l'ancien personnel. Seuls ont été gardés MM. Fernand Xau, Alexis Lauze et V..., dont les connaissances spéciales seront très utiles à la nouvelle entreprise.