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vendredi 15 juin 2012

Réponse de Jules Renard à Gustave Larroumet

À Gustave Larroumet,
Lettre inédite. Jules Renard répond à l'article de G. Larroumet. Voir blog d'hier.
17 mars 1902
Mon cher Maître,
Je vais tout de suite à ce qui me chagrine. C'est ce que vous dites de la mise en scène du Plaisir de rompre. Guitry, vous le savez mieux que moi, est un merveilleux artiste. C'est encore un homme au goût le plus rare. Enfin c'est un ami que j'aime beaucoup. Je vous assure qu'il n'a pas pu faire mieux. Vous avez failli voir le Plaisir de rompre dans le salon d'un appartement de 7 à 8000 f. Entre ce luxe et notre petit décor, il n'y a rien:
Tout a brûlé!
J'ai entendu quelque fois cette réponse.
Je ne me plains pas car la Comédie-Française est une une maison délicieuse mais elle souffre encore de son incendie et de ses déménagements.
Vous pensez bien que le reste de votre chronique me touche jusqu'à la confusion.
D'abord je vous remercie d'être venu écouter ce petite acte qui n'avait pas de première, - et je n'en réclamerai pas.
Et puis il m'arrive de me dire que je ne me foule guère, du moins au théâtre. Trois actes en cinq ans, même retravaillés à chaque reprise, c'est peu. Et tout de même Marivaux a cette supériorité de l'abondance.
Je ne vous en voudrais donc pas si vous attendiez autre chose et mieux pour écrire son nom à propos du mien. Je souhaite de justifier votre confiance, mais comme c'est long, trois actes, quand on a beaucoup de peine à en faire un! Elle n'est pas plus précieuse, et je l'accepte avec gratitude.
J.R. termine sa lettre pour féliciter Larroumet du mariage de sa fille.
Croyez mon cher maître à la sincérité de mes meilleurs sentiments.
Jules Renard
(Nota: Créé en 1897 au Cercle des Escholiers, le Plaisir de rompre fut repris le 12 mars 1902 au Théâtre-Français.)

jeudi 14 juin 2012

Le Plaisir de rompre vu par Gustave Larroumet

Article publié dans le journal Le Temps:
"...Nous attendons maintenant l'auteur à ses grandes preuves, la pièce en trois actes. Pour ma part, j'ai pleine confiance qu'il les fera...
La Comédie-Française a bien fait de reprendre ce Plaisir de rompre car la pièce est typique en son genre. J'aurais même souhaité qu'elle y mit un peu plus de soins et d'égards. elle l'a donnée en lever de rideau. Pour commencer tout au moins, elle aurait pu nous l'offrir en milieu ou fin de spectacle.
En outre, elle a perdu une jolie occasion d’enchâsser un bijou dans une monture appropriée. La mise en scène est quelconque: un appartement plus que simple, avec des meubles vulgaires et dépareillés, des bibelots à bon marché, rien de féminin, rien qui dénote la recherche élégante du plus ordinaire demi-castor.
Or que dit la brochure? "Un petit salon au cinquième. Ce qu'une femme qui a beaucoup aimé et ne s'est pas enrichie, peut y mettre de bibelots offerts, de meubles disparates, d'intimité".
Le metteur en scène avait dans ces quatre lignes l'indication d'un joli tableau d'intérieur. Dix ans de vie galante pour cette femme sans vénalité, cela devait se traduire par le fond de mobilier en palissandre offert par le premier amant, avec un peu de Maple, de modern style et de Lois XVI, voire d'Empire..."
(Gustave Larroumet, Le Temps, 17 mars 1902, extrait)
Lire demain la réponse de Jules Renard à cet article.

dimanche 3 juin 2012

3 lettres inédites de Jules Renard en vente à Drouot, Étude ADER

Jeudi 14 juin 2012
Lot n°277
Jules RENARD (1864-1910) écrivain
L.A.S., 27 février 1900, à sa «chère Poil de Carotte» [Suzanne Després]; 1 page in-8 à son adresse 44, rue du Rocher. À la créatrice du rôle-titre de Poil de Carotte [créée au Théâtre Antoine le vendredi 2 mars 1900]. «Vous voyez qu'Antoine nous fait passer vendredi! Je lui ai dit: mais la pièce n'est même pas faite! C'est affolant. Voici un texte qui, par prudence, allège notre scène 10 d'au moins deux pages. S'il y a d'autres longueurs, ne craignez pas de me le dire»

Lot n°278
Jules RENARD
L.A.S., 17 mars 1902, [à Gustave Larroumet]; 3 pages in-8 à son adresse 44, rue du Rocher. «Je vais tout de suite à ce qui me chagrine, dans votre chronique, c'est ce que vous dites de la mise en scène du Plaisir de Rompre. Guitry, vous le savez mieux que moi, est un merveilleux artiste. C'est encore un homme du goût le plus rare. Enfin c'est un ami, que j'aime beaucoup. Je vous assure qu'il n'a pas pu faire mieux. Vous avez failli voir le Plaisir de Rompre dans le calme d'un appartement de 7 à 8000 f. Entre ce luxe et notre petit décor, il n'y a rien: tout a brûlé!»... Il ne se plaint pas de la Comédie-Française, mais elle souffre encore de son incendie et de ses déménagements. Quant au reste de sa chronique, il le touche jusqu'à la confusion... «Et puis il m'arrive de me dire que je ne me foule guère, du moins au théâtre. Trois actes en cinq ans, même retravaillés à chaque reprise, c'est peu. Et tout de même Marivaux a cette supériorité de l'abondance. Je ne vous en voudrais donc pas, si vous attendiez autre chose et mieux pour écrire son nom à propos du mien. Je souhaite de justifier votre confiance, mais comme c'est long, trois actes, quand on a beaucoup de peine à en faire un!»

Lot n°279
Jules RENARD
L.A.S., Paris [1905], à Édouard Herriot; 1 page in-8 à en-tête de la Mairie de Chitry-les-Mines. Il recommande à son collègue «maire de Lyon» M. Moncharmont, «qui pose sa candidature à la direction du Théâtre des Célestins. Par ses qualités d'administrateur et d'homme de théâtre, Mr Moncharmont est tout à fait digne de votre confiance»... Il signe: «Jules Renard auteur dramatique maire de Chitry (Nièvre)»
Étude ADER    http://www.ader-paris.fr/
Jeudi 14 juin 2012 à 14h00 Autographes et manuscrits