samedi 18 avril 2015

Journal du 18 avril 1902

Au jardin d'acclimatation. Le bélier, la corne rebattue sur l'oreille.
Le flamant qui essaye sa trompette.
Le gardien des oiseaux. le mieux apprivoisé, c'est encore lui. Il me suit de cage en cage. Je crois lui échapper, mais le voilà sorti, tout près de moi, souriant, pas fatigué, et il finit par me prendre dans la main une pièce de dix sous.
Je déteste - et d'un goût délicat c'est le signe -
Toute la plomberie orgueilleuse du cygne.
"Le cormoran crieur", dit Victor Hugo dans Les Pauvres gens. je l'ai entendu rire, ricaner plutôt.
Le paon mue. Il a le cou pelé comme si quelqu'un s'était frotté à sa peinture mal séchée. 
Comme on serait fier d'être quelque chose dans la vie de ce lion, s'il nous faisait la grâce de son intimité, de sa sympathie!
L'hyène: Ernest La Jeunesse. Plus turbulente  que cruelle.
La critique d'un sot te fait mal. Tu t'attristes.
et tu confonds la gloire avec les journalistes.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

En publiant un commentaire sur JulesRenard.fr, vous vous engagez à rester courtois. Tout le monde peut commenter (Les commentaires sont publiés après modération).