mercredi 13 janvier 2016

Journal du 13 janvier 1902

Louis Paillard arrive tout chaud de Corbigny et me donne des nouvelles. Philippe lui a dit:
- Ils diront ce qu'il voudront! N'empêche que pas  un d'eux ne pourrait parler une heure un quart comme lui sans boire un coup d'eau-de-vie.
L’aumônier de Corbigny, un jeune homme, voyant Poil de Carotte sur une table, a dit aux personnes présentes:
- Écoutez! Je puis vous affirmer qu'au point de vue littéraire c'est absolument nul. 
Le curé, qui est un brave homme, a dit à Paillard:
- Vous avez écrit sur monsieur Renard une notice dithyrambique.
- Je n'ai pas écrit tout ce que je pensais.
- Vous m'étonnez. Mais, enfin, prenez garde. C'est un homme dangereux: il a de telles idées religieuses!
- Il est sincère.
Est-ce possible!
Sa vieille tante lui a dit:
- Tu sais, ton Jules Renard?  Il n'est pas si connu que ça!
On me prête des ambitions politiques. On n'ose pas m'approcher de trop près, de peur d'être "crayonné".  Mais on reconnaît que je suis un honnête homme.

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