jeudi 17 septembre 2015

Journal du 17 septembre 1902

Chasse. J'ai beau tenir ma droite: Philippe s'obstine à marcher derrière moi. Je ralentis le pas. Il s'arrête presque. A la fin je lui dis:
- Est-ce que vous faites exprès, Philippe, de marcher ainsi derrière moi?
-Ça dépend, dit-il.  Des fois, oui, quand nous sommes sur la route.
- Mais pourquoi?  On dirait que je vous en ai donné l'ordre. Je n'ai pas ce travers. C'est bon pour les grands seigneurs ou les maniaques, comme ce maître parisien de Borneau qui l'obligeait à se tenir à cent mètres derrière.
- Oh! monsieur, dit Philippe, ce n'est pas pour ces raisons-là que je marche derrière vous.  C'est parce que vous tenez toujours votre droite, et que, marchant à votre gauche, j'ai remarqué que les canons de mon fusil étaient dans votre direction. Ça me gêne. alors, par prudence, je marche derrière vous.

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