vendredi 10 février 2012

Jules Renard vu par André Gide

Je ne crois pas avoir encore eu l'occasion de dire combien j'admire Jules Renard. Je l'admire comme s'il était mort, - tant je suis étonné qu'on écrive si bien aujourd'hui. Je le relis comme un classique. Peu m'importe si, dans le cours du livre, de ci de là je trouve quelques petits morceaux moins bons: La Fontaine a bien écrit aussi de mauvais contes; ils sont même plus fréquents que les bons. L'important c'est que les bons y soient. Honorine, Mademoiselle Olympe, Le Petit Bohémien, et combien d'autres! sont des chefs-d'oeuvres, - ou ce mot n'a pour moi plus de sens... Je crains d'exagérer, relis encore une fois ces pages, et pas plus qu'à ma première lecture, je ne trouve rien à reprendre, rien à vouloir de plus, rien à gratter. Et vive la littérature française.
André Gide, L'Ermitage, n°12, décembre 1901.
Nota: Honorine, Mademoiselle Olympe, Le Petit Bohémien, in le Vigneron dans sa vigne.

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