samedi 2 mai 2015

Journal du 2 mai 1897

Seul, je pense à Marinette comme à une petite femme toute neuve à qui je ferais la cour. Et je pense aussi à toutes les autres.
Hier, en  la quittant, j'ai fait quelques pas à pied avec l'espoir de quelques frôlements. Aucune femme ne m'a raccroché. Quelques-unes m'ont seulement regardé avec des yeux qui faisaient baissé les miens. On dit que la sensibilité s'use. La mienne est plus que jamais à vif. Et puis, on ne naît pas avec une sensibilité toute faite. On la fait. On lui donne une perfection extraordinaire
Si, pourtant, toutes les femmes qui m'admirent, si ces quelques femmes savaient que je suis seul, ne viendraient-elles pas me voir? j'aurais du faire une annonce.
Il fait un dimanche ensoleillé qui me rappelle les dimanches du lycée où j'étais privé de sortie. D'ailleurs, sorti, je m'ennuyais davantage.
Et voilà! moi qui appelle du fond du coeur les aventures, je me demande où je vais aller dîner.

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