vendredi 1 mai 2015

Journal du 1er mai 1903

À cinq heures, Antoine vient me dire que la répétition, que j'attends depuis deux heures et demie, n'aura pas lieu.
Ces dames parlent de leurs cors au pieds.
- Moi, dis Desprès, j'en ai deux gros , énormes!
Là encore elle veut être la première.
Répétition du deux en costumes.
Tous ont mal joué, préoccupés de leurs toilettes et des derniers béquets, voulant jouer comme je veux et contre Antoine, furieux, qui ne sait plus un mot de son rôle.
- C'est une merveille! lui dit Wolff.
- C'est un clou, répond Antoine, et Renard nous flanquera par terre en nous faisant jouer comme ça.Il dit à Alfred Nathanson:
- Ce n'est pas possible de lui donner ce qu'il veut. 
À moi: - C'est une ordure. en la prenant comme ça, la pièce fout le camp.
- Çà m'est égal! dis-je. J'aime mieux un four avec ma pièce jouée dans le sens qu'elle a, qu'un succès sans moi.
- Bien! Je vous la jouerai comme ça. Oh! soyez tranquille! Je ne vous trahirai pas, mais, un soir, je la jouerai comme je veux, devant le public, et vous verrez!

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