samedi 15 août 2015

Journal du 15 août 1906

Saint-Honoré, morne village d'eaux.Le marquis général d'Espeuilles arrive et se fait porter sur une chaise. Il salue (personne ne lui répond), et entre dans la salle de jeux. Richards du lieu tout fiers de lui parler.
Une cabane pour les renseignements donnés par le syndicat: toujours fermée.
Le couple tragique. Portant des boîtes plates,ils cherchent leur place, la table d'où ils feront le plus de poires. le professeur apparaît en habit. La vénérable vieille, bossue, bandeaux blancs, robe de soie, jupon jaune, tire un violon dans sa boite. Dans l'autre, il y a les accessoires du professeur et les lots de la loterie.  Oh! la pitié qu'excite la vieille! Cet air résigné qui fend le coeur!  Elle n'a donc pas un petit-fils qui lui dirait: "Grand-mère, je t'en supplie: ne fais plus ça! Tous les mois je te donnerai 20 francs. Tu pourras vivre chez toi, dans un coin, et penser à ton salut." Toute pâle, on dirait l'art tombé dans la misère.
Laïus du professeur. Il est déjà trop  jovial.  Il annonce que madame va jouer un morceau de sa composition, puis un air de vielle. Lui, il fera des tours nouveaux, très curieux. Elle joue. On applaudit. Elle salue en souveraine déchue qui tout à l'heure aura l'air d'une concierge. L'homme fait ses tours. Loterie, et la vieille vénérable va se changer en sorcière grippe-sou.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

En publiant un commentaire sur JulesRenard.fr, vous vous engagez à rester courtois. Tout le monde peut commenter (Les commentaires sont publiés après modération).