vendredi 11 avril 2014

Journal du 11 avril 1902

Desprès tout émue de quitter le Théâtre Antoine, les yeux vite mouillés.
- Pourquoi n'êtes-vous pas venu? dit-elle. hier soir, le public a été gentil! D'abord, dès mon entrée, un murmure, puis des applaudissements, puis de gros rappels. Et Antoine a été gentil! ... Je ne l'avais jamais vu comme ça... Il me frôlait, de l'épaule. Il avait envie de pleurer.  Moi, je pleurais, mais, moi n'est-ce pas?  une femme... Il me disait: "Ça me fait quelque chose. Je suis triste." Il m'a emmenée souper avec deux ou trois amis, mais il aurait voulu être seul avec moi, et il me disait des choses gentilles, des vraies choses gentilles comme il faut qu'elles soient. Oh! Oh! Je suis rentrée à trois heures et ne me suis endormie qu'à six, pour garder le souvenir de cette dernière soirée. Demain, je n'y penserais plus. Quand nous nous sommes quittés il m'a dit: "Je ne jouerai plus jamais ce rôle sans vous. Signoret et Becker le joueront plus tard. Il faut laisser la pièce se reposer, mais plus jamais moi sans vous!"

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