jeudi 22 décembre 2011

Florilège du jour

Dans un moment de confidences Jules Renard avouait : « Je ne suis fait que pour écouter et regarder vivre la terre. » « Il ne faut pas craindre de laisser notre esprit paître un peu, chaque jour, des herbes narcotiques dans les champs illimités du rêve. »

Que recueille-t-il dans les champs illimités du rêve ?
« Nuages, nuages, où courez-vous ? On est si bien ici !
« La lune, médaille au cou de la nuit.
« Les jardins qui s’éteignent, à l’automne.
« La noix, ces deux oreilles collées l’une contre l’autre.
« L’Arc de Triomphe du paysan, c’est l’arc-en-ciel.
« Les étoiles. Il y a de la lumière chez Dieu.
« La feuille, cette parente pauvre de la fleur.
« La violette, modeste ? Pas tant que ça ! Elle fleurit la première comme si elle craignait la comparaison.
« La châtaigne, ce hérisson des fruits.
« Aubépine. Ce matin, toute la haie se marie.
« La Loire, un grand fleuve de sable quelquefois mouillé.
« Quelques gouttes de rosée sur une toile d’araignée, et voilà une rivière de diamants.
« Un matin si gris que les oiseaux se recouchaient.
« Nuages : les descentes de lit de la lune.
« La marguerite : une bouche ronde qui a des dents de tous côtés.
« La rosée, belle barbe blanche de la terre.
« Les champignons, gros boutons de la prairie.
« Un pré rasé de frais.

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