mardi 19 avril 2016

Journal du 19 avril 1899

Elle se défie de son homme et ne lui dit rien de ses affaires. Elle a du bien pour plus de 80.000 francs, et il ne s'en doute pas.On lui offre d'acheter ses vignes à l'amiable: elle accepte le prix. Son notaire, qui n'a rien sur la vente, lui dit qu'elle fait une bêtise. Troublée, et n'ayant rien signé, elle reprend tranquillement sa parole.
Il faut qu'elle ait toujours dans son armoire un billet de cent francs d'avance.
Rien ne l'obligerait à déplacer son argent placé. Elle aime mieux emprunter et payer des intérêts avec ses revenus.
Venant à Paris en seconde, elle avait droit à l'express à partir de Laroche. Pas pressée, elle a préféré rester dans le train omnibus.
Plus elle amasse, et plus elle est désolée que ses enfants n'aient pas d'enfants. A qui tout ce bien va-t-il aller?
Sur le retour, elle a des éblouissements, des lourdeurs. elle va trouver son pharmacien qui lui donne une purge et lui dit que ça passera.
Elle a moins peur de mourir que de quitter son bien.
- Je n'ai pas besoin d'eux, dit-elle de ses enfants. Qu'ils tâchent de n'avoir pas besoin de moi.

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