dimanche 6 mars 2016

Réponse de Philippe Loubière à Jules Renard

Seuls les adjectifs (le plus généralement des comparatifs) en « -eur » ont un féminin en « -eure » (comme meilleure, supérieure, etc.), et non les substantifs.
 Le « e » n'est, en effet, pas une marque universelle de féminin, en particulier dans les mots en « -eur », comme sœur, fleur, blancheur, tiédeur, couleur, peur, sœur, sueur, candeur, fadeur, froideur, pudeur, odeur, profondeur, raideur, rondeur, splendeur, Chandeleur, douleur, valeur, clameur, vapeur, ampleur, erreur, lenteur, lueur, rumeur, faveur, ferveur, etc., tous féminins.
La féminisation de termes comme docteur, professeur, auteur, par exemple, prend ainsi une forme épicène : une docteur, une professeur, une auteur, etc. Précisons que ce dernier mot a été employé ainsi par Boileau aux vers 463 et 464 de sa Satire X : « [...] De livres et d'écrits, bourgeois admirateur, Vais-je épouser ici quelque apprentive auteur ? »
C'est dans ce nécessaire respect de l'orthographe que l'association (française) des professeurs de lettres mentionne ses membres de sexe féminin comme « professeur agrégée », « professeur certifiée », y compris quand celles-ci sont docteurs es lettres et auteurs d'ouvrages ! Le titre universitaire officiel est d'ailleurs, pour les deux sexes, « professeur des universités ».
[...]
 (Philippe Loubière docteur en Sciences du Langage, 2015)

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