samedi 23 novembre 2013

Journal du 23 novembre 1888

Le  poète n'a pas qu'à rêver: il doit observer. J'ai la conviction que par là la poésie doit se renouveler. Elle demande une transformation analogue à celle qui s'est produite dans le roman. Qui croirait que la vieille mythologie nous opprime encore!  À quoi bon chanter que l'arbre est habité par la Faune?  Il est par lui-même.  L'arbre vit: c'est cela qu'il faut croire. La plante a une âme. La feuille n'est pas ce qu'un vain peuple pense. On parle souvent des feuilles mortes, mais on ne croit guère qu'elles meurent. À quoi bon créer la vie à côté de la vie? Faunes, vous avez eu votre temps: c'est maintenant avec l'arbre que le poète veut s'entretenir.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

En publiant un commentaire sur JulesRenard.fr, vous vous engagez à rester courtois. Tout le monde peut commenter (Les commentaires sont publiés après modération).