samedi 5 mai 2012

Journal du 5 mai 1901

Dix heures du soir, hier. Paysage. La lune toute seule dans un ciel pur comme de l'eau. Étoiles rares. Au fond, le Morvan bleu clair à peine indiqué, comme la ligne courbe de la mer à l'horizon.
Un large chemin de brumes blanches sur la rivière, de la lune jusqu'au château dont la masse sombre dort. Chants de rainettes, d'oiseaux, qui se répondent. Et la goutte sonore du crapaud.
Des peupliers comme des ombres, des chevaux dans les prés comme des ombres aussi. Une longue raie noire: c'est un mur de pré.
Il semble que, sur le tapis léger de brume blanche, la lune va venir au château.
Ce qu'il y a de mieux, c'est que, ces notes, je les ai prises sur le mur de mon jardin, à la clarté de ma lanterne.

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